Les ponts que le Canada doit construire, ici à la maison (John Ralston Saul, Globe and Mail)
01.09.2017
Le jour où le Canada est devenu une démocratie est indéniablement un cap décisif dans notre histoire. Le 11 mars 1848, il y a exactement cent soixante-neuf ans, Lord Elgin, le gouverneur général de l’époque, a chargé Louis-Hippolyte LaFontaine de former un nouveau gouvernement. Pourquoi? Parce que la grande coalition des réformistes du Haut et du Bas-Canada avait remporté une nette majorité lors de l’élection de 1848. Pour la première fois dans l’Empire britannique, force était d’admettre que le peuple – et non les pouvoirs impériaux – déciderait de ceux qui allaient composer le gouvernement.
Le 11 mars 1848 est donc une des dates les plus importantes de l’histoire canadienne. Elle marque le début de ce que nous pourrions appeler le Canada moderne. Ou l’avènement d’un gouvernement responsable au Canada — l’idée à présent axiomatique selon laquelle la gouvernance n’est convenablement assurée que par des représentants élus par les citoyens et non par les pouvoirs coloniaux. Ce moment décisif pour la démocratie représentative au Canada a constitué un changement fondamental dans ses modes de gouvernance et a posé les fondements juridiques d’une société basée sur l’inclusion et l’égalitarisme.
En mars 1848, la Province unie du Canada (les territoires actuellement occupés par l’Ontario et le Québec) se dotait d’un gouvernement réformiste – le « grand ministère » comme on le surnommait – dirigé par Louis-Hippolyte LaFontaine et Robert Baldwin. Pendant les trois années qu’il a été au pouvoir, le gouvernement réformiste a jeté les bases juridiques de l’égalitarisme, instauré un système d’éducation publique et insisté sur une approche non violente de la politique. (Lorsque des émeutiers ont incendié le Parlement de Montréal, le gouvernement a ordonné aux forces policières de ne pas ouvrir le feu sur la foule.) Comme l’a fait remarquer John Ralston Saul, auteur et cofondateur de l’ICC, ce fut un début « étonnamment atypique » pour la démocratie moderne au Canada, compte tenu de la discorde politique qui régnait alors en Europe et aux États-Unis. L’inclusion, les restrictions, le débat, la représentation et l’égalitarisme sont les préceptes d’une bonne gouvernance telle qu’on la conçoit aujourd’hui, qui ont été forgés par un improbable tandem héroïque formé par un catholique francophone et un protestant anglophone.
« La première loi adoptée par le grand ministère a consisté à créer une politique d’immigration canadienne conçue pour protéger les immigrants. Elle est à la base de nos politiques actuelles sur les réfugiés, l’immigration et la citoyenneté, affirme John Ralston Saul, qui a écrit une biographie sur les deux dirigeants. LaFontaine et Baldwin ont montré, par leur exemple, que la démocratie au Canada ne fonctionne que si nous sommes disposés à aller de l’avant avec des idées et des politiques importantes qui renforcent l’égalitarisme et le bien public. »
En 2000, John Ralston Saul a créé la Conférence LaFontaine-Baldwin, un rendez-vous annuel en compagnie d’un grand intellectuel public. La Conférence, qui rend hommage au legs de LaFontaine et de Baldwin, réunit des Canadiens autour d’un débat et d’un dialogue dans l’esprit du bien public. George Erasmus, Shawn A-in-chut Atleo, Son Altesse l’Aga Khan, Naheed Nenshi et Robert Lepage ont été invités par le passé à prononcer une allocution. L’an dernier, Naomi Klein a inauguré le tout premier Espace citoyen 6 Degrés de l’ICC à l’occasion de la 14e Conférence LaFontaine-Baldwin — une exhortation urgente à changer la politique environnementale.
Alors que le Canada fête cette année son 150e anniversaire, les principes d’inclusion, de bonne gouvernance et d’humanisme n’ont jamais été aussi pertinents.
Écoutez l’allocution de Naomi Klein à la 14e Conférence LaFontaine-Baldwin.
La 15e Conférence LaFontaine-Baldwin aura lieu le 25 septembre 2017.
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