Le vol entre Boston et Toronto ne dure que deux heures, et pourtant, je n’avais jamais visité le Canada avant de devenir boursière de l’Institut pour la citoyenneté canadienne (ICC) en septembre dernier. À ce moment‑là, je n’étais pas encore consciente que cette expérience contribuerait non seulement à ma croissance professionnelle, mais également à ma croissance personnelle. En effet, j’ai intégré la perspective plus globale de l’ICC à mon travail sur l’engagement civique des jeunes aux États‑Unis.
J’ai immédiatement été attirée par la mission de l’ICC, qui consiste à « inspirer l’inclusion, favoriser les rencontres et encourager une participation active des citoyens ». Après avoir obtenu mon diplôme universitaire en 2017, j’ai fait la transition vers le monde post‑universitaire du travail à temps plein, et je croyais devoir me faire une idée claire de mon orientation dans la vie. À 23 ans, j’avais hâte de poursuivre mon apprentissage dans le cadre du programme de bourses de l’ICC. Ce programme appuie l’habilitation des jeunes jusqu’à l’âge de 30 ans. Cette période de la jeunesse où les participants entrent dans le monde professionnel est critique à l’égard de leur développement expérientiel et de leur investissement dans les premiers stades de leur carrière, car c’est alors qu’ils acquièrent l’expérience qui servira de fondement à leur passion et à leur identité. Par ailleurs, le programme de bourses de l’ICC offrait des ressources entre pairs qui m’ont mise au défi d’innover et de renforcer mes compétences en leadership.
Dans le cadre du programme de bourses, j’ai pris conscience que la différence entre le milieu universitaire et le monde professionnel n’était pas le fait que l’on n’apprenait plus, mais plutôt que l’environnement dans lequel on apprenait n’était plus le même : la salle de classe était remplacée par la collectivité. Maintenant, je mets en œuvre des idées, plutôt que de les étudier du point de vue théorique. J’intègre la citoyenneté active à mon emploi chez Generation Citizen (GC), à titre d’associée principale de programme et de boursière de FAO Schwarz.
C’est à l’intersection de l’application dans le monde réel et du renforcement de la citoyenneté que mon projet de l’ICC se situe – un véritable mariage de l’approche d’éducation civique par l’action de GC et de l’investissement du programme de bourses dans les projets communautaires dirigés par les jeunes. GC définit l’éducation civique par l’action comme « une approche axée sur les élèves grâce à laquelle les jeunes apprennent à connaître la démocratie en travaillant activement à régler les problèmes dans leur propre collectivité ».
Mon projet utilise une plateforme technologique collaborative appelée « Padlet » pour relier entre eux, à l’échelle de Boston, des élèves des écoles intermédiaires et secondaires qui participent à des projets civiques de GC. Dans chaque classe, les élèves choisissent collectivement un problème touchant leur collectivité qu’ils souhaitent travailler à régler, amorcent des recherches expérientielles et exhaustives pour cerner sa cause fondamentale, et élaborent un objectif stratégique qu’ils souhaitent réaliser à l’échelle locale. La deuxième moitié du curriculum leur permet d’acquérir les outils nécessaires pour mettre en œuvre un plan d’action visant à atteindre leur objectif stratégique. Grâce à la collaboration entre pairs dans le cadre de ce projet, les élèves développent leurs compétences en communication, en travail d’équipe, en recherche, en réalisation d’appels aux représentants élus, en rédaction d’éditoriaux et ainsi de suite. Par ailleurs, j’étudie la manière dont les élèves utilisent la technologie pour réaliser leur projet civique, et je sollicite la rétroaction d’une classe de pairs au sujet de l’incidence de cette utilisation de la technologie sur l’efficacité globale des élèves ou sur leur confiance dans leurs compétences en matière de civisme. Plus important encore, je mesure la compréhension qu’ont les élèves des coalitions, et je suis en mesure de mieux comprendre s’ils se perçoivent comme des membres d’un mouvement de jeunes qui s’investissent dans l’amélioration de leur collectivité, plutôt que comme des personnes agissant seules.
Durant les étapes cruciales du curriculum, les élèves affichent des mises à jour sur leur projet de classe et commentent le projet d’une classe de pairs. Cela permet aux élèves d’entendre des points de vue différents et améliore la qualité globale du projet. La capacité de planifier des projets en collaboration est importante, car notre planète se mondialise de plus en plus et la technologie est au cœur de notre façon de communiquer.
J’ai conçu mon projet en tenant compte des commentaires des personnes les plus touchées par le travail et de celles y participant le plus étroitement. Par exemple, j’ai travaillé individuellement avec une enseignante, afin de m’assurer que la conception et l’interface du Padlet amélioreraient sa structure de classe actuelle et sa communication actuelle avec les élèves, plutôt que de les entraver. Sans son apport, la plateforme Padlet serait moins accessible et ne répondrait peut‑être pas aux besoins de ses élèves.
Puisqu’il s’agit d’un projet pilote pour GC, je suis enthousiasmée par le fait qu’il comprend des aspects de mesure et d’évaluation. À ce titre, je déterminerai si cette technologie collaborative a permis de susciter, chez les élèves, un sens de la collectivité plus profond. Cela cadre bien avec l’accent mis par le programme de bourses de l’ICC sur l’établissement de liens entre les gens au moyen de la technologie, puisque les élèves dans notre programme acquièrent leur pleine puissance en tant que jeunes chefs de file capables de lutter contre les obstacles auxquels la collectivité est confrontée par une action civique collaborative.
Un gros merci à l’ICC d’avoir offert, aux jeunes du monde entier, une occasion aussi immersive et pertinente de collaborer les uns avec les autres dans un espace commun de curiosité. J’éprouve une immense gratitude à l’égard de mon groupe exceptionnel de boursiers pairs, avec qui j’ai pu établir des liens solides à 6 Degrés Toronto l’automne dernier. Grâce au programme de bourses de l’ICC, j’ai renforcé ma capacité en tant que jeune agente de changement, et je suis ravie de continuer à repousser les limites de la participation citoyenne et de la recherche civique à Boston.
Samantha Perlman a obtenu une bourse de l’ICC en 2018‑2019. Pour de plus amples informations sur la Bourse de recherche de l’ICC, visitez https://inclusion.ca/fr/icc-fellowship/.
Par Samantha Perlman